mercredi 15 avril 2009

Bandol 2009

Les organisateurs du marché des potiers de Bandol furent encore super sympa de m'inviter pour jouer avec eux cette année.

Il y fit tous les temps: un vent constant et pressant comme l'amour le samedi; les pièces caracolaient sur elles-mêmes, cliquetant sur leur présentoir. Par bonheur mon bonnet blanc blanc bonnet me tenait le cerveau au chaud. Une grippe colossale, fièvre, toux, gorge tapissée de papier sablé me servait d'alter ego. On dit qu'il faut boire beaucoup de liquide. Qu'à cela ne tienne, je me suis nourrie de cachetons herculéens, arrosés de vin et de bière.


Dimanche, le vent d'est soufflait force 7, ( sur 12), la pluie était menaçante comme une belle-mère. Nous n'avons donc pas monté les stands avant 13 heures; J'ai eu la joie de revoir ma première cliente, de 2007, qui m'a repris deux sculptures. Une pour mettre à l'appart de Paris, et l'autre pour Bandol; Ouais. J'adooore!

Lundi, la tête un peu dans les coux, je suis arrivée un peu tard au marché, et Pandi Panda, notre petit ourson de Chine, avait pris l'excellente initiative d'installer mes pièces. Il sait faire plaisir à ses futurs maîtres de stage!!! Son nom réel est Tom Grandi, il a 18 ans, fait ses études de décor au Lycée Léonard de Vinci d'Antibes, et promet beaucoup. Il fait monter les exigences de stage, avis aux suivants!!

Me voilà, une image de l'an dernier.
Ce sont sensiblement les mêmes pièces, les douanes et le transport auront eu raison de ma constante volonté de renouvellement. La prochaine fois, si on me ré-invite, je ferai les pièces en France.
On s'est cuit le cuir chevelu sous un soleil plombant. Pas trop de ventes mais en somme une belle journée. Du coup je suis blonde maintenant.
Le soir, le défilé des Peaux-Rouges devant le buffet de fin de marché était un régal. A défaut du reste. L'atmosphère était à la fête, mais on était tous morts.

Dès que je vendais une petit quelque chose, je me précipitais pour claquer les ronds aux stands de mes coups de coeur. Du coup, j'ai commis plus que je n'ai pu me délester, mais quel bonheur, quelle joie de pouvoir rentrer chez moi avec des merveilles dont l'image de leur créateur restera à jamais imprimée dans mon coeur.


Par exemple:
Une trilogie de plaques muralesde Carmen Ballarin, porcelainière d'Espagne,

une malade, elles font un millimètre, ses plaques.

Elle ne peut pas les sortir par grand vent... Du coup on ne les auras vues que lundi. Les bols sont comme une coquille d'oeuf, on pourrait les écraser dans une main, trop dangereux pour le voyage.

Elle est ma copine depuis l'an dernier, puisque nous avions parlé devant des tas de demis,
avec Ana, aussi céramiste espagnole, qui fait du mobilier en céramique, trop bien. Si je n'avais pas 5698 km à parcourir en avion, j'en aurais trois chez moi. A la fin de la soirée, je parlais couramment espagnol. Du moins, il me semblait! En tous cas, elles avaient l'air de bien comprendre.
Alors cette année, il n'était pas question que je reparte bredouille.
Et puis, une chope, offerte par et de Johannes Peters, alias Akim, un Allemand qui fait les interventions au cours des rencontres cette année, et expose aussi ses oeuvres dans la big expo.
Et une tasse soucoupe de Vincent Kempanaers, Belge.


Pour offrir.

Et un bol de Laurent Dufour, le déjanté de service. Et un bol cuit au bois et sel de Michael Saltzer, un grand très grand Allemand, qui est intervenu il y a déjà deux ans. et deux petites bouteilles de Christopher, un autre Allemand ( normal, c'est leur année).
Et une théière de Michel Cohen, mon coup de coeur 2009.
Je l'avais rencontré sur un marché en Italie, à Artimino, en 1998, quand j'étais venue faire un stage au début de ma "carrière"; le temps et la vie ont fait que nous n'avons pas pu donner suite à une visite dans son atelier. Il était en pièces détachées l'année dernière, à l'expo sur le porcelaine, sa douce fleur d'amour souffrant de la faucheuse du siècle. On ne s'était donc pas croisé sur la croisette.
Ce n'est pas ma pièce, mais une idée.

Et plein d'autres trucs que je montrerai plus tard.
(J'attend que mon kodak sèche, il a passé la nuit sous la pluie. Que je m'aime quand je suis conne comme ça.)


Quelques fois, le monsieur de Sauve il m'a dit, faut pas tout dire d'un coup. Sinon, ils ne reviennent pas, qu'il dit.


Je vous en reparlerai de ça aussi. Un jour.