samedi 26 décembre 2009

Jean-Pierre

Enfin. Cochons la case Nöel 2010. Ça, c'est fait.

Une autre aventure dans la dimension ultra sociale: le dîner de Nöel. Je suis maintenant officiellement devenue l'hôtesse du repas trad des Duchastel- Auriol-Vassaramva, au cours duquel, certaines traditions facilitent la bonne marche des évènements. Chacun a une charge. Voici comment ça s'est passé
1er service: Cric-cracs et champagne en apéro. Alexandra, ma cousine ainée de notre génération, que j'adore, cela va trop de soi tant elle est aimable, nous a préparé feuilles de vignes, olives de tout acabit, trempettes et cruditiés. Elle est psychologue et art thérapeute. Elle travaille avec acharnement et conviction, écrit des livres, enseigne à l'université, a les yeux vert tendre, un peu délavés, comme ceux de mon frère Patrick, grand absent s'il en est un.
Le champagne était certes plus vin mousseux, mais l'illusion est parfaite à midi. Et les enfants qui grandissent avaient leur flûte aussi, et c'était bon à voir. C'est mon oncle et parrain Yves, frère de ma mère, neurologue réputé, ainé de la famille, et héritier du titre de Baron Duchastel de Montrouge qui offrait la boisson. Du repas aussi. Il porte toujours un costard, élégant et contenu. Un des suspenses dans cette rencontre rodée au quart de tour est de compter le nombre de fois qu'il pleurera de bonheur et de joie. 2008 l'avait vu 5 ou 6 fois, grimacer dans son coin, riant à travers ses larmes.
Il y avait dans le salon tous ces gens du même sang, avec chacun un univers propre, des planètes qui gravitent sur leur propre axe, et ce moment d'étrange accord astral, il y a eu une moment de félicité. Je suis devenue aussi la nouvelle Mère Nöel, distribuant les paquets au gré de l'étiquette, en prenant soin de n'oublier personne. A chaque année on dit qu'on ne se fait pas de cadeau mais tout le monde triche. Quelques fois, il y en a un qui respecte l'entente et s'exclamera: mais j'ai rien moi, je me sens bien cheap!
C'est là qu'arriva le premier coup de théâtre: Michèle Lalonde, ma tante, ex-épouse de Yves, le neurologue, présente au dîner depuis les 4 dernières années, écrivaine de son état, notamment du célèbre Speak White, muséologue amateure, elle identifie les objets, rédige une petite note derrière, expliquant leur provenance, leur raison d'être encore là. Un patrimoine story. Elle est fantasque et géniale, avec tout se qui vient avec. Elle m'offre un cadeau. C'est le premier que j'ouvrirai. Une plaquette de bois ouvragé, une marquetterie de différentes essences d'une maisonnette canadienne sous la neige. Je plisse les sourcils car au bas, deux initiales: GA. Au même moment, ma mère, assise sur le canapé à coté de moi, s'écrit: Mon Dieu! Georges!
Toutes les fois que Michèle m' a dit qu'elle avait en sa possession une marquetterie que son père
avait acheté dans les années 60, et dont elle avait hérité me sont revenues en flash rapide. C'était mon père qui l'avait réalisée. Et là, à ce moment, Maman et moi avons tout de go chialé comme des Marie et Madeleine. Déjà un an et demi que Papa et mort. Alexandra, Michèle et Yves regardaient la scène la face crispée d'émotion, de connivence pour le coup d'éclat. Comme Ben Laden a dû se dire quand les tours sont tombées: Ayoye! ça fesse plus que je pensais!

Plus tard, dans la soirée, mon frère nous téléphone pour souhaiter à tous les voeux. Il me raconte que son fils Jesse lui a offert un disque, très bien, et qu'il a démonté une table d'échec que notre père avait confectionné en bois ouvragé, et le dessus en marquetterie, qui était déguinglandée et remisée à la cave, et l'avait toute restaurée. Deuxième coup de théâtre.
Sans blague, après, il me raconte qu'il a reçu une lettre d'une femme qui avait travaillé avec Papa il y a 20 ans, et qui avait acheté tous les meubles qu'il avait construit à l'époque qu'on était une famille. Il les avait vendus avant de repartir vivre en France, en 87. Cette dame vendait une de ses maisons et n'en avait plus l'usage. Je ne sais pas si elle voulait nous les revendre ou quoi, mais voilà que le même soir, ils réapparaissent avec les marquetteries. Je crois que le temps que tous ces éléments se mettent en branle jusqu'à la conjoncture de leur trajectoire coïncide avec le moment où l'on a fait graver son nom sur la stèle.

Après l'échange de cadeaux, c'était le temps du cadeau voleur. Tous avaient mis sous le sapin un paquet mystère. Au gré du hasard de pige de cartes à jouer, les paquets ont été l'objet d'une première sélection. Puis on les déballe et on reçoit trois cartes. Quand notre carte est sélectionnée, on peut voler ou garder le cadeau. Les caramels d'Hélène ont tournés pluieurs fois, c'était fort amusant. Et Laurent qui était satisfait de la qualité des offrandes. Hélène a mené une joute sévère avec Yves pour un dvd du film De père en flic, surtout vu qu'elle avait fait les caramels, elle ne les convoitait pas. A la fin elle a eu des biscuits qu'elle a troqué contre des planches à découper en bois, offerts par Michèle. Hélène est ma meilleure amie au monde entier de la vie. On se connait depuis 86. Elle est restauratrice d'un chaleureux et délicieux café sur Laurier est, près de St-Denis. Pas de plogue sur mon blog.
Laurent est le frère d'Alexandra, fils de Yves et Michèle. Manquait leur frère Morency, installé à Wakefield, médécin de son état. On duty.
Laurent est père de quatre enfants, séparé de sa grecque de femme, et Chloé, Phaidra, Ariadni et Ioannidis sont leur rejetons. Nous avons co-habité pendant 6 mois l'an dernier, et la tribu venait tous les week-ends. Il y a comme un lien vraiment fort qui nous unit.
Moi j'ai eu une mini peole à crêpe et une spatule et du nutella , lequel j'ai troqué contre un croquant au caramel avec Ariadni.

2eme service: Une fois les quatorze invités assis à la table, nous entamons les procédures. C'est la soupe à Mamie, tâche échue à Louise, ma digne mère. Avec des nouilles en étoile, des dés de carottes, et une rasade de sherry. Mamie, la vraie, c'est Yvette. 101 ans dans 6 mois. Petite bête émaciée recroquevillée dans son lit, attendant le prochain train. On pense souvent à elle tandis qu'on aspire le bouillon. On lève des verres à l'hôtesse, on se félicite d'être là. Puis le moment tant attendu est arrivé.

La sortie en société de Jean-Pierre, notre dindon 2009. L'an passé on a oublié son nom, mais on se rappelle avec bonheur Gladys, dinde 2007. Chaque année on choisit le volatile parmi cent dans le frigo, on le baptise, des fois sur le champ, des fois en cours de préparation. Seuls les résidents du Château savent les dessous de la transformation de Jean-Pierre , de gros poulet anonyme à Star d'un soir. D'abord, il était gelé quand on l'a eu. On l'a mis dans le congélo en se disant de le sortir deux jours plus tard pour qu'il revienne à la vie. Mardi, Léon, mon fils, et moi discutiâmes de notre agenda, puis il me rappella la triste bévue: Jean-Pierre! Il fallu pratiquer des manoeuvres complexes de ré-animation, calculer précisémment le dosage de sortie sur le comptoir, et tenter le tout pour le tout: une nuit seul dans le four éteint, à l'abri des crocs du chien. Il me fallu beaucoup de motivation pour me lever à 6h30 le lendemain matin de la veille de Noël pour enclancher les dernières étapes de la transformation. La farce, clémentine, amandes, foie, oignons céleri, nouilles, eh oui, des nouilles, préparée la veille, fut rapidement engouffrée par cette volaille vorace. Il était si gros que je craignais qu'il n'entrât dans la poêlonne. Mais on se serre les fesses, on rentre le ventre et le tour est joué. Jean Pierre entra vite en transe sous l'effet de la chaleur et je veillai sur lui, l'aspergeant toutes les demi-heures. IL sortit prendre une pause vers 11 heures, le temps qu'un gâteau au chocolat et noix de grenoble fasse son numéro.
3eme service: Bref, il a bien fallu bien sortir la bête de son corset. J'ai bien cru que le plat en inox de Michèle allait plier. Ou mon poignet. A ce moment il y eu un évènement à inscrire dan les annales de la famille. Le baron Yves demanda la parole et annonça qu'il passait ses pouvoirs de Baron de table à son fils ainé Laurent, lui octroyant du même coup la tâche de dépecer la bête. Un grand moment. Le temps passe aussi. On prit des photos pour faire comme dans les films, en applaudissant et en se pourléchant les babines. Une quantité astronomique de carottes et petits pois aux petits oignons, la meilleure purée de la décennie à cette table, faite par Jérôme, mon mari français en visite pour un mois. J'avais même fait la gelée de canneberges à la fleur d'oranger et au miel de lavande. De chez Jérôme.

4eme service: La salade. Simple. roquette, feuilles vertes , endives. Avec une vinaigrette de Jérôme. Parfait.

5eme service : Les fromages. Plein, plein de fromages, des entiers et des grosse tranches, bleu, camembert, chèvre, émmenthal. A ce moment, moi je n'en pouvais déjà plus. C'est Laurent qui amenit les fromages. Yvan, le fiancé d'Alexandra adoooore le fromage. Et ça plaît à Laurent de plaire aux gens. Il est comme ça. Gentil .

6eme service: les desserts: la bûche traditionnelle de Michèle, aux noisettes, avec du sirop d'érable chaud, de la bombe glacée aux fruits confits d'Alexandra, un gâteau au chocolat et noix, une maison en pain d'épices que les enfant ont confectionné, une salade d'oranges et clémentines aux amandes grillées et fleur d'oranger ( c'était mon thème 2009). Café, thé, digestifs.

La vaisselle en groupe, les enfants qui jouent avec leurs nouveaux jouets, les grands qui s'y mettent en jouant à Guitar Hero, ceux qui doivent partir pour aller dans un autre party, ceux qui reviennent d'un autre party. Une chouette soirée quoi. Qui a commencé il y a longtemps.

La dinde demeure, les convives passent.

jeudi 10 décembre 2009

La Divine dans la ville Reine

Mettre le pied au show





Nous y voilà! Again! Toronto la Reine des villes de notre grand pays!, Le célèbre One of a Kind, un Salon chic et choc, que j'ai boudé , battu froid, jusqu'à ce que finalement, je cède à ses avances. Rien n'était plus facile. Tant qu'on sort le chéquier, qu'on se prend un gros box, on y met des lumières et beaucoup de travail ( incluant larmes, sueurs froides et chaudes, essais et erreurs, angoisses, nuits blanches, plaisirs et délires) ah oui et des pièces. TADADAMMM!: Je vous présente la nouvelle collection "Precious", porcelaine, sérigraphie d'images anciennes et décalques vintage. Une révérence à la Baronne, ma Mamie centennaire, qui m'a oubliée au fond de sa pauvre mémoire flétrie. Elle m'a enseigné la dignité, le respect, le pourquoi et le comment.




gros plan sur les décors des tasses

aiguières

Le box au début du show


Voilà c'est cela le travail. Vini, vidi, vici. Genre.