jeudi 22 novembre 2012

Marina et moi.

Elle est beaucoup plus grande que je ne le pensais, Marina. Et je suis plus petite que je ne le pensais. Et je suis une plus grande personne qu'on ne le pensait. Même que je dirais que je suis l'illustration type du proverbial "Dans les petits pots les bons onguents".


Tiens. Ce sera ma dose de self indulgence, d'auto-congratulation, un pep-talk bétonné, l'assomption totale de moi-mâigne en matin d'hiver, un vendredi dans la très belle ville de Mourial.

La déchetterie: kill the babies.

Laura McKibbon, ma collègue de Vancouver avec qui j'ai passé tout le mois d'août m'a appris une expression que je me suis empressée d'informer Jean-Noël, mon collègue français dont je vous ai parlé l'autre jour. "Sometimes, you've gotta kill your babies".


Quand j'avais 13 ans, mes seins étaient déjà gros.

"GAÏA THE 13TH"

Ce dimanche. en plus de célébrer l'excellente fête de la Ste-Catherine, vieille fille et artiste à ses heurts, vous pourrez avoir une belle pensée pour moi, car cela fera 13 ans que nous ouvriions les portes de la galerie.
Je vous dispense d'un rappel historique, qui quand comment et pourquoi, ce serait fastidieux.
Toutefois, deux trois trucs semblent ressortir plus que les autres: tenir une boutique, c'est un job à temps plein. Tenir un atelier , c'est un job a temps plein. Faire une carrière en création de métier d'art, ici la céramique, c'est un job à temps plein. Algèbrement parlant, 1+1+1= 3. ajouter la variable x, ce n'est que donner (1+1+1)X= 3X.
voilà. Je ne suis pas au bout du rouleau à pâte mais je suis drôlement débordée. J'aimerai deux choses, au moment où on se parle: ne plus rater l,apostrophe quand j'écris au clavier ou mélanger l'accent et la fl
Dans les années qui ont passées, j'ai eu le plaisir de rencontrer plein de gens, tous les étudiants qui viennent semaine après semaine apprendre notre monde, ça fait chaud au coeur. Je le vois bien que les esprits sont plus aguérris depuis l'ouverture il y a 13 ans. On ne demande plus si la couleur part au lavage ou si on fait des choses toxiques . ( ce qui serait tellement vain...)
Nous n'avons, à ce jour, eu aucun article dans les journaux, les magazines, mais si les médias nous boudent , on ne leur en veut pas. Ils vont où ça crie le plus fort, et nous on est une force tranquille. Un roc, on est comme nos objets, faits pour durer et résister à l'usure du temps, un régal d'archéologues.

J'ai eu plein de colocs, des bons et des moins bons, des qui sont allés faire leur vie, des qui ont changé carrément de vie, des qui sont partis fâchés, des qui ont appris, des qui ont oublié. J'ai eu des stagiaires de France, qui était motivé et qui était en vacances, qui restent encore mes potes et me font l'honneur de me donner de leurs nouvelles. J'ai évolué dans ces années, ma prod a changé cent fois, j'aime chercher je m'ennuie, mais je suis aussi comme une abeille qui butine, je n'ai pas le temps de m'attarder sur toi, petite fleur car il y en a tant à butiner. J'ai pris aussi 15 kilos de soucis, j'ai aimé, divorcé, pleuré, perdu, j'ai eu le cancer avec ma mère, je suis devenue orpheline de pater, trop de gens sont morts stupidement pendant ces années, trop de mal pour si peu de bonheurs , mais il a un nom mon bonheur, tandis que les malheurs sont enterrés. Mon Léon, le jumeau de Gaïa, lui aussi a grandi, il aura 13 ans lui aussi, et qui sait où cette folle aventure me mènera. Merci à ma Maman, qui a la patience de ne pas me gifler quand mes fils se touchent.
Merci à tous ces gens qui illuminent ma vie, soit par leur présence soit par leur souvenir. Je grandis ( et grossis haha!) à l'ombre d'un vase fleuri.

 

jeudi 19 juillet 2012

mercredi 13 juin 2012

de retour chez soi

L'exposition de Bandol est revenuepar bateau à la fin de mai. Nous avons choisi de la refaire ici chez nous à Montréal. C'est pas parce que c'est chez nous mais c'est magnifique, même plus que là-bas. Sauf qu'ici presque personne ne vient la voir. Et c'est vraiment cela qui me désole le plus. Travailler pour montrer et il n'y a pas de yeux pour voir.

mardi 8 mai 2012

En mémoire

En septembre, pendant ma résidence près d'Avignon, je suis allée faire un tour à Prades, en pays catalan, voir mes cousins, mon oncle et sa femme, gravement malade. Mon cher cousin François, qui habite en Hollande avec sa femme et ses trois filles, m'avait donné rendez-vous. Très jet-sets, nous sommes arrivés le même jour, par deux voies d'accès, lui par Gérone, moi par autoroute. Ce garçon me fait rire, je l'adore. Il me manque. L'autre cousin, le grand, on fait de la musique quand on se voit. Ben, il joue de la guitare et chante, moi je bois du rouge et quand je suis bien entamée, je l'accompagne. Mais il m'interdit de le publier. Et il a raison, je fais honte à toutes les créatures qui emmettent des sons. Mais on ne peut pas empêcher un petit oiseau de chanter.

mercredi 25 avril 2012

de retour chez soi

Nous sommes partis à 11 exposer à Bandol au cours du Printemps des Potiers, manif très hip du sud de la France.  J'ai envie de tout raconter l'aventure, mais elle rivalise avec l'Iliade en longueur. Comme j'y travaille depuis au moins trois ans, tout à coup, je me sens un peu vidée, lasse, sans projet, esseulée, inutile, avec mes trophées et mes claques dans le dos. En bref, une délégation québécoise fit office , magistrale, de pays invité à l'exposition au Centre culturel Ravaisou de Bandol. Pays invité. Déjà , juste avec ce mot je suis émue. Et de l'image du caribou, de Davy Croquette, des hivers blancs et interminables comme des mariages arrangés, on est apparus comme des bêtes de travail, ponctuels, organisés, fiables, créatifs, willings, bloods, toujours partants pour un apéro ou un déchargement. On ne se connaissait pas dans l'intimité, on a vécu un sur l'autre pendant deux semaines. Veillant les uns sur les autres, qui malade, qui perdu, qui packté, qui ému, qui diva, qui va là. J'ai connu des âmes fragiles mais si fortes, des portions généreuses d'humanité, un respect exponentiel de l'expression artistique, perso, authentique, primale. J,ai aimé voir mes collègues se mêler, entreprendre de nouvelles relations, ouvrir leurs fenêtres, tisser de longs manteaux avec d'autres qu'eux, j'ai adoré partager cette image que je voyais depuis 5 ans, sans explications enfin, je veux dire, quand je revenais, toute seule, de ces voyages expositoires, j'étais incapable de traduire ce que j'y trouvais. Maintenant 10 de plus le connaissent, ce sentiment d'implosion vertigineux qui nous prend quand on réalise qu'il y a quelque chose en dehors de nous qui nous attend et nous happera. Je suis tellement reconnaissante que j'en chialerais devant mon clavier, à toute l'équipe du Printemps, à mes collègues devenus famille, et à ceux qui ont cru au projet, Et à moi, à mon acharnement quasi canin , pour une fois, ça m'aura servi.


vendredi 2 mars 2012

Bandons l'arc de la création et allons à Bandol en se tenant le main.




Voilà l'ainée de la nouvelle proposition d'exposition.
Toutes les pièces expérimentales sont bien sorties. Les habituelles, celles qui sont maîtrisées, celles-là qui étaient mon filet de sécurité, ben elles ont toutes collées aux plaques. Ça, karmiquement, je me l'explique mal.

mardi 31 janvier 2012

Interior design Show de Toronto IDS
















Invitée par le Bureau d'exportation du Québec à Toronto, je suis allée présenter mon travail au IDS, International Design show. Une mission d'une dizaine de designers et artistes. Kino Guérin, Éric Tardif, Non-Useless, Lambert-Marcous, SixpointUn, Atelier des Cent ans. Une belle gang.


Beaucoup de monde, plus de 500 cartes d'affaires distribuées.


A la soirée d'ouverture, des talons vertigineux, des faux-ongles, des robes sexy et beaucoup de parfums de cash et de fleurs capiteux, et enfin, of course, du botox.


Ce qu'il y a de surprenant à Toronto, ce sont les communautés ethniques, qui ne le sont plus après deux ou trois générations. On parle d'unions mixtes, beaucoup de couples sino-caucasiens, avec des enfants tellements beaux, que je me dis que c'est la meilleure chose qui pouvait arriver à la société. On dirait que les groupes sont plus hermétiques chez nous.
Mopn travail a plu, des images ont été filmées pour une émission du matin à CTV, une entrevue radiophonique sur Radio-Canada le samedi matin, des rencontres avec des collègues qui pourraient faire des petits projets. Bref, du beau fun. Mais le béton, asti que c'est dur pour les gambettes.