Total Eclipse of ze Heart
Hier, dans la nuit, il y avait une éclipse que je m'étais promise de regarder. C'était sans compter sur les effets dévastateurs du liquide dégénérateur englouti au cours de notre célèbre party de Noël Gaïa ( 'tain les trémas)... Me suis pas rendue là, j'ai bien essayé, mais j'ai pas pu. J'ai flanché. 'Tain, quand même j'aurai espéré voir Yvette dans le ciel , debout devant la lune, la grondant gentiment , comme elle faisait quand on était des enfants stupides. Samedi , aux funérailles, et après, à la maison, notre acharnement à noyer nos souvenirs, on était encore les enfants stupides d'autrefois, avec des cheveux gris. Nos enfants se regardaient et , tacitement, avaient tous saisi dans nos blagues infantiles, notre absorpsion (hin?) immodérée d'alcool et des restes de sandwiches pas de croûte, toute la synergie qui nous unit, toute l'histoire de nos gènes et notre culture familiale, français, artistocrates mais aussi, ce germe de solitude qui pousse depuis qu'on est devenus orphelins de la plus belle dame que j'ai rencontré dans ma petite insignifiante existence.
Assise sur le dos de St-Pierre, Yvette née Beauchamp, veillera sur nous encore pendant une quarantaine de jours, puis elle ira mettre de l'ordre en haut, replacer la cravate de son mari Léon, caressé la joue de Madeleine, de son Philippe, de Georges, de Julie, de Michèle, de Mathilde, d'Antoine, et de tous ceux qui nous ont quittés bien avant elle, sans qu'elle comprenne pourquoi.
J'attends l'éclipse de mon deuil, j'attends la lumière, je guette la nouvelle étoile dans le ciel, et je la reconnaîtrai, car elle aura la même couleur que l'amour qu'elle nous a donné.
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